Les édulcorants sont des substances utilisées dans le domaine de l’agroalimentaire pour leur pouvoir sucrant, c’est-à-dire leur capacité à imiter le goût sucré. Les édulcorants peuvent avoir des origines diverses : si certains sont naturels (comme la stévia, le xylitol, …), d’autres sont synthétiques, c’est-à-dire créés par l’homme (aspartame, acésulfame K, sucralose…). À la différence du sucre, ils n’apportent pas ou très peu de calories et ils n’élèvent pas directement la glycémie, ce qui leur a longtemps donné bonne presse. Ils sont devenus omniprésents dans notre alimentation moderne, souvent vantés comme une alternative « plus saine » au sucre traditionnel. On les retrouve alors dans beaucoup de produits allégés et transformés. Cependant, leur innocuité et leurs effets sur la santé sont au cœur de préoccupations importantes chez les professionnels de santé. Dans cet article, nous explorerons les impacts de la consommation d'édulcorants sur l’organisme, et nous expliquerons quelles sont les solutions à envisager pour protéger sa santé de leurs effets délétères. Nous vous souhaitons une très bonne lecture !
Les édulcorants peuvent en effet sembler être une bonne alternative au sucre pour de nombreuses personnes (dont les diabétiques). Cependant, une question clé à considérer est leur impact sur notre perception du goût sucré. En vérité, lorsque nous consommons des édulcorants, voici ce qu’il se passe : les récepteurs situés dans votre bouche envoient des messages nerveux pour transmettre l’information au cerveau, qui identifie alors cette perception sucrée. Mais le cerveau ne sait pas distinguer qu’il s’agit d’un édulcorant, donc il identifie « sucré = sucre », ce qui active le système de récompense et enclenche ainsi les mêmes mécanismes biologiques qu’avec du sucre. Consommer des édulcorants pour remplacer le sucre revient alors à entretenir son goût pour le sucre. Pire encore, la consommation régulière d'édulcorants peut modifier nos papilles gustatives, nous rendant plus enclins à rechercher des aliments sucrés et provoquant un total effet inverse de celui escompté par l’idée de remplacer le sucre.
Premièrement, il a été démontré que la consommation d’édulcorants déséquilibre la composition de notre flore intestinale. Or, la qualité du microbiote joue un rôle prépondérant dans notre état de santé, et son altération favorise un état d’inflammation à l’origine du développement de nombreuses maladies chroniques telles que l’obésité, le diabète, les maladies cardiovasculaires ou encore des cancers.
Deuxièmement, les édulcorants provoquent tout de même des perturbations de la glycémie (en lien avec des modifications de la sécrétion d’insuline), augmentent l’appétit, favorisent les grignotages et sont associées à un gain de poids sous forme de tissu adipeux (graisse corporelle). Paradoxalement, le risque de développer un diabète est supérieur chez les personnes consommant des aliments allégés régulièrement (produits « diététiques », boissons « lights », aliments « zéros % », etc.).
Troisièmement, les édulcorants sont suspectés de favoriser le développement de tumeurs. Les études sont encore peu accordées à ce sujet, mais l’OMS a par exemple récemment classé l’aspartame comme « potentiellement cancérigène » (à défaut d’avoir des preuves pour l’affirmer avec certitude). La prudence doit donc rester de mise : évitez de consommer des édulcorants et produits qui en contiennent.
Ce goût pour le sucre n’est pas une fatalité ! Plutôt que de chercher à remplacer le sucre par un substitut, pourquoi ne pas chercher à diminuer cet attachement au goût sucré ? Il faut savoir que vos papilles gustatives se renouvèlent perpétuellement, il est donc possible de modifier leurs perceptions sensorielles, afin de réduire significativement votre tolérance. Pour ce faire, il faut diminuer progressivement la quantité d’aliments qui en contiennent dans votre alimentation quotidienne. Nos systèmes alimentaires modernes sont particulièrement industrialisés, et nos supermarchés sont envahis de produits (ultra)transformés riches en sucres ajoutés. Ainsi, le sucre se retrouve dorénavant partout. C’est la raison pour laquelle la seule solution pour réduire sa tolérance au sucre est de revenir à une cuisine faite maison, à base d’un maximum de produits bruts et peu transformés. Ces modifications des habitudes alimentaires peuvent s’avérer difficiles, c’est pourquoi il peut être intéressant de consulter un diététicien pour bénéficier d’un accompagnement individualisée dans votre démarche.
Alors que l’on diabolise le sucre depuis des années, on constate que chercher à le substituer n’est pas sans conséquence pour la santé. Les édulcorants ont longtemps été considérés comme une alternative plus saine que le sucre, mais leur utilisation est aujourd’hui décriée en raison de leurs nombreux impacts négatifs sur la santé. La meilleure solution n’est donc pas de remplacer le sucre, mais d’en diminuer sa tolérance. Cela passe par un changement des habitudes alimentaires et une diminution progressive du sucre dans son alimentation.
